Quelques termes en limnologie

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     Aujourd'hui, l'espèce humaine prend progressivement conscience des conditions idéales dans lesquelles elle devrait vivre afin d'éviter beaucoup de problèmes (climat, santé, ressources, cataclysmes, etc.) dans les années à venir. Elle analyse de plus en plus la qualité de son environnement, c'est-à-dire ses constituants et milieux que forment notre planète (terre, air et eau). Elle localise les déséquilibres, découvre les interférences et en déduit les impacts sur notre évolution à plus long terme.

     Il était grand temps, car l'homme se laisse trop souvent attirer par ce qui lui rapporte directement et dans le très court terme ...des retombées qui ne profitent malheureusement qu'à certains privilégiés ! En effet, ces derniers ne sont pas seuls sur notre planète et ils doivent tenir compte de l'impact sur la majorité des populations, car celles-ci n'ont pas toujours le pouvoir de décision pour pouvoir changer le cours des évènements.

     Dans cette science, il y a un jargon qui peut paraître un peu nébuleux pour beaucoup, je le conçois, et pas toujours très compréhensible. C'est la raison pour laquelle vous trouverez ci-après des explications sur quelques mots utilisés dans le milieu aquatique.

Benthos (le)

     Ce sont les organismes qui vivent sur ou dans les sédiments de l'environnement aquatique. C'est par exemple, la couche la plus basse d'un étang, d'un lac, d'un cours d'eau ou de la mer.

     Il faut noter que le phytobenthos, le zoobenthos et la microflore composant la zone benthique forment respectivement des producteurs primaires, des consommateurs et des décomposeurs ...au bas de l'échelle du vivant, mais tellement important pour les stratus supérieurs.

Biotope (le)

     Un biotope est, littéralement en grec ancien, un type de lieu de vie défini par des caractéristiques physiques et chimiques déterminées relativement uniformes. Ce milieu héberge un ensemble de formes de vie composant la biocénose, c'est-à-dire une flore, une faune, une fonge (champignons) et des populations de micro-organismes. Un biotope et la biocénose qu'il accueille forment un écosystème caractéristique.

     En d'autres mots, un biotope correspond à un milieu de vie délimité géographiquement dans lequel les conditions écologiques (température, humidité, etc.) sont homogènes, bien définies, et suffisent à l'épanouissement des êtres vivants qui y résident, avec lesquels ils forment un écosystème.

     Un biotope se caractérise par un ensemble généralement stable de paramètres hydrologiques, géologiques, chimiques, climatiques et géographiques offrant un environnement particulier.

     Voici quelques exemples de biotopes: un marais, une mangrove, un étang, une plage, un lac, un barrage, un estuaire, une rivière, la plateforme continentale d'un océan, un lagon ou encore un fond abyssale.

Ecosystème (un)

     Un écosystème est un ensemble formé par une communauté d'être vivants en interrelation avec son environnement (biotope). Les composants de l'écosystème développent un dense réseau de dépendances, d'échanges d'énergie, d'information et de matière permettant le maintien et le développement de la vie.

      Un écosystème aquatique inclut des invertébrés benthiques (entre autres des vers, mollusques, crustacés et insectes), des champignons aquatiques, des poissons et des oiseaux d'eau. En tant que producteurs primaires de matière organique, ils sont à la base des réseaux trophiques et du fonctionnement écologique des milieux aquatiques. Créée par l'intermédiaire de la photosynthèse, la biomasse produite a deux devenirs principaux : une part est consommée "en vert" par des animaux herbivores, une autre sous forme de matière organique morte par des recycleurs.

Limnologie (la)

     C'est la science qui étudie l'écologie appliquée aux eaux continentales. Elle se subdivise en limnologie physique, limnologie chimique et limnologie biologique. C'est l'étude des variations saisonnières de la stratification thermique des eaux. Elle est d'un intérêt capital pour la qualité biologique des milieux.

Macrophyte (un)

     Un macrophyte désigne une plante aquatique de grande taille, par opposition aux microphytes aquatiques constituées du phytoplancton et des algues de petite taille. Les macrophytes rassemblent également les macroalgues et phanérogames (ou spermatophytes qui regroupent les angiospermes1 et gymnospermes2). L'ensemble regroupe des végétaux aquatiques et palustres (amphibies), visibles à l’œil nu.

     Un macrophyte est donc une plante aquatique qui pousse dans l'eau ou à proximité et est soit émergente, immergée ou flottante. Dans les lacs et rivières, les macrophytes fournissent des lieux de reproduction pour les poissons (zones importantes pour les alevins et juvéniles) et un substrat pour les invertébrés aquatiques. Ce sont des zones riches en plancton ayant une valeur nourricière, mais aussi riches en cachettes (endroits refuges) diminuant le risque de prédation.

     Les macrophytes produisent de l'oxygène par photosynthèse et jouent un rôle essentiel dans les équilibres chimiques de l'eau. Enfin et non des moindres, les masses végétales de ces herbiers peuvent réduire les effets mécaniques des mouvements d'eau et donc limiter notamment les phénomènes d'érosions des berges.

     Parmi ces plantes, on trouve le lotus, le nénuphar, le roseau, l'iris d'eau, la renoncule aquatique, la zannichellie des marais et les algues brunes.

Microphyte (une)

     Une microphyte est une microoalgue, une algue microscopique unicellulaire vivant généralement en milieu dulcicole (eau douce), comme les chlorelles et zoochlorelles. Par extension avec les zooxanthelles, les microphytes sont encore trouvées en milieu marin. A l'opposé d'un macrophyte, la taille d'une microphyte va de quelques micromètres (µm) à quelques centaines de micromètres selon l'espèce. On les observe au microscope optique et elles vivent tant en solitaires, qu'en chaînes ou encore en groupes.

     Les microphytes sont à la base de la chaîne alimentaire et fournissent de l'énergie pour tous les niveaux trophiques supérieurs. La biomasse de microphytes est souvent mesurée par concentrations de chlorophylle A et peut fournir un indice utile de production potentielle.
     Les
microalgues telles que les microphytes constituent l'aliment de base pour de nombreuses espèces d'aquaculture, en particulier les bivalves filtreurs comme les moules, huîtres et coquillages. Ils leurs fournissent des vitamines et des acides gras polyinsaturés, nécessaires à la croissance des bivalves qui sont incapables de les synthétiser eux-mêmes.

Stratification (la)

     En hydrologie (comme dans un lac profond), on peut observer une stratification thermique des eaux c'est-à-dire que dans un grand plan d'eau à faibles courants, on peut assister à une division en couches de différentes températures et densités, suite au développement d'une thermocline.

     En océanographie, les thermoclines sont des lignes de partage de masses d'eau en fonction de la température qui se traduit par une inflexion brutale de la température à la frontière entre une masse d'eau froide, profonde et une masse d'eau plus chaude, superficielle.

     En fait, il existe deux types de gradients qui provoquent une stratification: les gradients physiques, produits par la température; et la concentration de solides dissous et de solides en suspension dans les eaux de surface et profondes.
     La formation du gradient de densité thermique est le cas le plus fréquent de stratification et est généralement due à la différence d'échauffement solaire des couches superficielles par rapport aux couches profondes.

 

 

 

 

 

 

 

 

     Dans tout lac thermiquement stratifié, trois zones sont distinguées:

  • l'épilimnion (nom masc.) qui est la zone supérieure généralement de température plus élevée;

  • le métalimnion (nom masc.; thermocline) qui est la zone de transition intermédiaire entre la zone supérieure plus chaude et la zone inférieure plus froide;

  • L'hypolimnion (nom masc.) qui est la zone profonde avec une température plus froide (parfois proche de 4 °C).

     Le terme thermocline (nom fém. ou adj.) indique la limite entre les eaux profondes, froides, et les eaux de surface, plus chaudes. Dans cette zone, on observe de grandes variations de température en fonction de la profondeur. Au contraire, les eaux de surface, toujours en mouvement et les eaux profondes, sans source de chaleur, ont une température assez homogène.

     Dans une thermocline d'un océan tropical, on observe un changement rapide entre 100 et 1000 mètres. La température est presque constante à plus de 1500 mètres de profondeur. Mais plusieurs facteurs peuvent influencer la profondeur et épaisseur du thermocline, notamment les variations du climat saisonnier (comme les températures, précipitations et vents), ainsi que les conditions environnementales locales (comme les marées et courants).

     La déstratification est le mélange d'eau pour éliminer les couches stratifiées (strates) de température, de vie végétale ou animale. Dans un élevage intensif de poissons ou crevettes, c'est ce que réalise entre autres certains aérateurs à injection qui, en plus d'apporter de l'oxygène à la masse d'eau, cherchent à insuffler l'eau en profondeur dans les étangs de production afin d'uniformiser les paramètres.

Références :

- http://wikhydro.developpement-durable.gouv.fr

- https://fr.wikipedia.org

- https://wikimonde.com

- https://www.aquaportail.com

- https://www.encyclopedie.fr

- https://www.futura-sciences.com

- https://www.larousse.fr

- https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr

- Water quality, trophic relationships in streams & lakes and limnology course, David R. Bayne, Fisheries School,

  Auburn University (U.S.A.), 1984

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1 Le terme "angiosperme" provient du grec aggeion signifiant « capsule » et sperma signifiant « semence ». Il désigne des plantes faisant partie d'un sous-embranchement des spermaphytes (les anciennes phanérogames), des plantes à graines. Font partie des angiospermes les plantes qui portent des fleurs, puis des fruits.

2 Le terme "gymnosperme" provient du grec gumnospermos signifiant « semence nue ». Il désigne des plantes faisant partie d'un sous-embranchement des spermaphytes (les anciennes phanérogames), des plantes à graines. La caractéristique des plantes gymnospermes est que leur ovule est à nu (non enclos dans un ovaire à la différence des angiospermes) et reçoit directement le pollen. Font partie des gymnospermes les conifères (c'est-à-dire les sapins, pins, épicéas, mélèzes, séquoias, genévriers, cyprès, ifs et thuyas), ainsi que les cycas et le Ginkgo biloba (qui est le dernier représentant des ginkgos; fossile vivant, seul survivant d'une extinction qui eût lieu au Pliocène, il y a quelques 5,3-2,6 millions d'années; originaire des monts Tianmushan dans le sud-est de la RP Chine; aujourd'hui, cultivé partout dans le monde).

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