Elevages associatifs - Poissons et vers à soie

Rédigé par Aquideas Aucun commentaire
Classé dans : Poisson, Association Mots clés : aucun

     Dans certains pays asiatiques, il est une pratique courante d’avoir une exploitation piscicole1 familiale avec un élevage de vers à soie. C’est le cas de la Thaïlande, l’Inde, le Pakistan et surtout la grande Chine qui en produisait déjà vers 3.000 ans avant J.C. De tout temps, ces merveilleux fils naturels ont permis à l’industrie textile de réaliser de l’artisanat de luxe (premier choix, comme des foulards, chemises et lingerie finedécouvrez en quelques-uns en fin de texte) ; second choix, comme des mouchoirs et tableaux). Dans les temps modernes, on l’utilise aussi en association avec d’autres fibres textiles : c’est le cas de la soie stretch (faite avec des fils de Lycra) ou le brocart (tissu de soie rehaussé de fils d’or ou d’argent). Mais on remplace parfois la soie par du fil synthétique, comme la rayonne et la viscose, aux propriétés déconcertantes.

     Au fur et à mesure de sa domestication, le papillon (Bombyx Mori) s'est transformé, devenant incapable de voler et de se nourrir sans l'aide de l'Homme. De fait, il n'existe plus à l'état sauvage, y compris en Chine d'où il est originaire.

     L'élevage comprend deux périodes principales : l'incubation de l'œuf et l'élevage de la chenille. La première période dure 11 jours. Ensuite, l'éclosion est abondante pendant les 3 derniers jours durant lesquels vous récupérez cette fois des chenilles. L'élevage des « vers » proprement dit dure 30 à 40 jours comportant des mues qui permettent à la chenille de grossir environ 40 fois. Elle se nourrit principalement de feuilles de mûrier blanc (Morus alba). Mais c’est un animal très sensible : la qualité de son environnement est essentielle à sa survie et des doses, même très faibles, de produits chimiques peuvent le tuer très rapidement.

     La chenille atteint son développement complet quand son poids est d'environ 5 gr et sa longueur de 9 cm (ce qui est long à ce stade). Elle grimpe alors sur les branches du mûrier et y crée son cocon pour devenir chrysalide et finalement papillon (référez-vous au diagramme/cycle suivant).

     Pour pouvoir alimenter ces vers à soie, le mûrier (blanc) devra d’abord atteindre sa maturité afin d’être capable de produire suffisamment de feuilles pour alimenter de très grandes quantités de vers à soie. C’est généralement la seule source alimentaire pour ces chenilles fort gloutonnes. Leur développement artisanal se fait sous un environnement contrôlé, généralement un incubateur (25-26°C), légèrement aéré et un bon degré hygrométrique (60-65%). Il est important d’éliminer leurs déjections fécales en les plaçant sur un treillis de façon qu’ils tombent par gravité.

     Lorsque la chenille devient mature, on procède à ce que l’on appelle le « boisement » qui lui permet de grimper dans des rameaux de façon qu’elle puisse choisir un endroit confortable pour y construire son cocon. Il ne faut que 3 jours pour faire ce dernier, mais c’est lorsqu’il est fraîchement élaboré qu’il doit être récolté. La raison en est qu’il perdra du poids se tassera inévitablement et se salira par la suite. La couleur des cocons dépend de la variété des vers à soie élevés et peut être notamment blanc, jaune, doré ou rose.

     Pour en récupérer le fameux fil de soie élaboré si astucieusement par la chenille, il faut éliminer la chrysalide qui – dans le cycle naturel - est l’aboutissement de la transformation de la chenille. En se référant au graphique, vous constatez que pour compléter le cycle la chrysalide se transforme à son tour dans le cocon en papillon ...qui cherchera inexorablement à sortir de ce nid douillet ...en brisant ainsi le fil de soie du cocon. Dans la nature, il est nécessaire d’obtenir quelques reproducteurs pour perpétuer le cycle de cet intéressant ver, mais dans son élevage industriel il faut empêcher d’abîmer ce fil de luxe. On rassemble donc les cocons sur de grands plateaux en bambou pour procéder à leur traitement ultérieur.

 

     Ici, plusieurs méthodes sont utilisées pour y parvenir. L’une consiste à trempez pendant 10 minutes les cocons dans l'eau bouillante pour que le grès (ou séricine, colle naturelle protégeant les brins) se relâchent et se libèrent de cette sorte de « glue » (colle). Ensuite en agrippant l'extérieur à l'aide d'une brosse à dents, les fils se détachent aisément. L’autre des plus classiques est d’exposer ces cocons à un ventilateur d’air chaud (83°C) durant un certain temps. Dans une enceinte contrôlée, cette opération permet ainsi d’assécher l’insecte afin d’éviter toute souillure par putréfaction.

     Ensuite, vient seulement le filage du si précieux fil de soie.

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La dévideuse

     Mais en quoi les poissons peuvent-il bien profiter d’une telle activité terrestre ? En fait, ils s’alimentent de tout ce qui est déchet provenant de l’élevage du ver à soie. Ainsi, carpes et tilapias2 (poissons d’eau douce) reçoivent les feuilles de mûrier qui ont été salies par les vers et de plus, on leurs donne toutes les chrysalides qui ont été séchées. Toutes deux sont des aliments très protéiniques. Donc, la première activité profite pleinement à la seconde ...ce qui permet de faire souvent de sérieuses économies. En effet, lorsqu’on cherche à intensifier des poissons, l’aliment représente facilement 50 % du budget annuel (tout dépend évidemment du régime de l’espèce que vous élevez : herbivore, omnivore ou carnivore). Donc, l’éleveur plantera assez rapidement des mûriers sur les « murs » de son étang et ce petit arbuste produira plus tard de jeunes feuilles tendres qui serviront à la fois aux deux élevages décrits ci-dessus.

     Enfin notez qu’un cocon peut donner plus d’un kilomètre de fil. Un kilogramme de cocons produit environ 200 grammes de fil. Et à diamètre égal, ce fil de soie est aussi résistant qu’un fil d’acier.

     Voici quelques-unes des merveilles pouvant être confectionnées avec ce beau fil.

 

 

 

 

 

  

 

 

  

Références :

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1 C’est-à-dire une pisciculture = un élevage de poissons.

2 Ces poissons herbivore/omnivores sont les plus utilisés dans l’alimentation humaine en régions tropicales.

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