Choisir un métier de la mer ou en aquaculture

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     Depuis quelques années, on observe un regain d’intérêt pour les études ou une formation en aquaculture et dans le secteur des pêches.

     Cela implique bien sûr une préparation, des notions et connaissances théoriques, une pratique et beaucoup de logique ...en un mot de la compétence pour devenir bon dans la profession. Mais ceci est commun dans tous les métiers du monde.

     Parmi les nombreux aspects qui nous intéressent, il y a des savoirs qui méritent dans certains cas une attention toute particulière. Il y a des domaines très spécialisés qui demandent ainsi une formation pointue pour être performant. Une liste de cours/pratiques pourrait bien sûr vous donner une meilleure idée, mais elle pourrait aussi être longue, fastidieuse, parfois incompréhensible. Les deux exemples qui suivent en illustrent parfois la complexité:

     - Le premier a trait à l’aquaculture qu’elle soit marine ou continentale c’est-à-dire en eau douce;

     - Le second porte sur les ressources halieutiques (c’est-à-dire en rapport avec les pêches).

1. Aquaculture - Des connaissances en nutrition animale peuvent être un atout en ce qui concerne le développent (élevage) des poissons et crustacés.

     Lorsqu’une pisciculture (élevage de poissons) intensifie sa production, elle dépense facilement entre 30 et 50% de son budget annuel en aliments (en relation avec le régime alimentaire du poisson s’il est herbivore, omnivore ou carnivore).

     Par contre si vous produisez des crustacés (élevage de crevettes par exemple), la dépense en alimentation est un peu moindre proportionnellement dû aux frais de l’écloserie. Au sein d'une même entreprise, cette dernière tourne déjà autour de 25-30% du montant opérationnel annuel.

     Donc, il est souhaitable pour le producteur d’avoir certaines connaissances sur la qualité de ses aliments (industriels ou trouvés dans l’environnement proche). Cela lui permettra d’être plus efficace pour convertir l’aliment en gain de chair, en d’autres termes être plus efficace/rentable.

     L’intérêt d’étudier la nutrition est de vous permettre d’avoir des connaissances sur les protéines, les lipides (les graisses et huiles), les carbohydrates (les sucres), les (macro- et micro-)minéraux et les vitamines. L’avantage est que ces 5 composantes sont communes aux animaux, aussi bien aquatiques que terrestres, ainsi qu’aux humains (car nous ne sommes que des animaux supérieurs doté d’un cerveau qui n’a pas son pareil ...véritable “ordinateur” de bord pour réaliser beaucoup plus de choses). Bien entendu, chaque application est spécifique à l’organisme/l’être que l’on traite ...de là les fameuses tables des besoins nutritionnels (comme les ANC1, RNJ2, AJR3, etc.) qui ont été déterminées dans des institutions de recherches fondamentales et appliquées durant de longues années.

     Note: lors de sa première formation académique, l’auteur a d’abord étudié la nutrition des principaux animaux “terrestres” d’importance dans une ferme européenne classique. Au cours de sa seconde et troisième formations, il a ensuite reçu un enseignement plus spécialisé en ce qui concerne les animaux “aquatiques” d’élevage important au niveau internationnal. D’abord, il s’est intéressé à la nutrition des poissons, ensuite à celle des grandes crevettes. Enfin naturellement, il a voulu en savoir plus sur la “malnutrition” humaine observée en régions tropicales (où il a travaillé durant de nombreuses années), puis en régions tempérées (où il a observé beaucoup de disfonctionnements entre alimentations humaines “naturelles” et “industrielles” ...donnant lieu à de nombreux accrocs de santé4).

     Avec ces connaissances, vous êtes plus apte à trouver ce qui convient de mieux pour vos animaux, d’estimer ce que l’environnement (aquatique) peut offrir à vos animaux afin qu’ils puissent manger à satiété (être rassasiés), de comparer ce que l’industrie vous avance et la réalité de leur formulation, de comprendre les mécanismes de la digestion ou encore de doser les repas de vos privilégiés par soucis de rentabilité.

     Si vous prenez le cas d’une pisciculture, l’information peut-être plus facilement obtenue. En effet, en sachant ce que vous ensemencez (stockez lors du chargement de vos étangs), il est beaucoup plus facile d’en déterminer le résultat après quelques mois d’élevage.

2. Pêches – L’application de modèles pour estimer les stocks en mer peut aider à établir une bonne gestion des eaux par l’émission de quotas plus réalistes.

     C’est ainsi que l’on a développé des techniques portant sur l’évaluation de stocks (quantités de poissons). Ces méthodes sont le résultat que de nombreuses observations faites sur plusieurs années. Des institutions spécialisées [comme ICES (Danemark), NOAA Fisheries (USA), Fisheries and Oceans (Canada)] se sont ainsi mises à la tâche de décortiquer une masse de données fournies par leurs pêches nationales, des prises dans les eaux internationales et des échantillons prélevés par des bâtiments de recherche qui embarquent bien des scientifiques.

     Parmi ces données, on trouve le désembarquement de poissons, la différenciation en cohordes/espèces, l’effort de pêche, les biotopes différents, etc.

     Toutes ces données sont statistiquement analysées. Ensuite, des tendances apparaissent sur des graphiques. Enfin, des techniques sont élaborées pour montrer les causes à effets.

     Ensuite, on émet des recommandations, comme la fermeture de saison, l’émission de quotas, la grandeur maximum des mailles de filets et l’interdiction de pratiques de pêche ravacheuses/ dévastatrices, etc.

     Des politiques sont établies pour protéger la reproduction, les alevins, les post-larves, les petits poissons inférieurs à la taille commercialisable.

     Tout cela dans le but de mieux gérer l’activité pour contrôler les stocks sur le long terme.

     Si réalistes, ces méthodes et techniques d’évaluation sont ensuite enseignées dans les écoles afin de sensibiliser et former les futurs professionnels pour prendre des décisions.

        

     A ce propos, vous pouvez passer par une (grande) école spécialisée en pêcheries, océanographie, biologie marine, etc. Mais vous pouvez également passer par un apprentissage de lecture technique (apprendre par vous-même les principales méthodes). Toutefois dans ce dernier cas , il est fortement conseillé d’avoir déjà de bonnes bases en matière de statistiques appliquées. Une façon d’y arriver est de consulter la documentation technique de la FAO (Fish Stock Assessment Manual FAO Technical Papers) qui éclaire particulièrement bien certaines méthodes utilisées au niveau international. Il est également évident qu’on devra tenir compte des spécificités régionales selon les espèces de poissons d’intérêt commercial.

     Voilà tout le dilemne de pouvoir bien se former dans un domaine où encore trop peu de grandes écoles se sentent à l’aise ...comme un poisson dans l’eau !!!

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1 ANC = apports nutritionnel conseillés.

2 RNJ = recommandations nutritionnelles journalières.

3 AJR = apports journaliers recommandés.

4 On découvre de plus en plus la relation qu’il y a entre ce que l’on met dans la bouche tout le long d’une vie et beaucoup de maladies qui apparaissent, notamment en fin de vie. Ceci est dû notamment à la performance des outils d’observation (au niveau microscopique) qui deviennent de plus en plus sophistiqués permettant ainsi de mieux observer et de découvrir bien des relations et réactions (c’est un peu comme l’étude du cosmos: on découvre de plus en plus dans l’infiniment grand grâce aux prouesses des nouvelles lunettes et techniques dans les observatoires astronomiques)

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