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Rédigé par Aquideas Aucun commentaire
Classé dans : Commerce, Orientation Mots clés : aucun

     Confucius* disait "la vraie faute est celle qu'on ne corrige pas". Si en soi on ne corrige pas ce qui est négatif dans sa façon d'agir ou ce qui n'apporte aucun développement dans sa manière d'évoluer, il est difficile voire impossible de progresser.

     Si cette voix intérieure ne nous avait pas interpellé suffisamment tôt dans la vente des produits de notre ferme, nous aurions peut-être connu encore plus de difficultés pour développer notre business. Car pour produire (comme déjà mentionné dans d'autres articles antérieurs), il faut d'abord savoir vendre. Et dans cette quête, ne laissez surtout pas s'échapper les opportunités pouvant se présenter à vous. Lorsque vous n'êtes pas familier avec cette activité en particulier, procédez avec ordre, méthodiquement et sans ménagement ! Cela paiera certainement à la fin ...et vous pourrez produire plus confortablement, avec plus de sécurité et certainement plus tranquillement.

     En Costa Rica, l'un de nous n'avait aucune expérience pratique dans ce domaine fondamental de l'économie (la vente). Dans les centres de recherche, on produisait des poissons et nous en fumions une partie. Pour assurer nos budgets, il fallut développer un réseau commercial pour écouler nos produits ...comme dans n'importe qu'elle partie du monde. Prospecter, intéresser des consommateurs habitués à manger de la viande, vanter les mérites des produits aquatiques et de certaines techniques utilisées ...faisaient partie de notre travail hebdomadaire. Quatre années plus, tard les ventes avaient tellement pris d'ampleur qu'il fallut associer des pisciculteurs privés pour pouvoir répondre à la demande.

     Vingt années plus tard en France, notre entreprise familiale a dû se frayer un chemin dans cette jungle commerciale. D'abord, nous avons développé les ventes à la ferme. Mais les prix locaux ne sont pas toujours attractifs. C'était un peu normal, car nous sommes dans une région (côtière) ostréicole ...avec de la concurrence ! Donc, il ne fallait pas s'en contenter.

     PREMIÈRE REMISE EN QUESTION: élargir nos ventes régionales. Nous avons ainsi prospecté des endroits proches de notre ferme. Malgré plusieurs essais infructueux (peu de clients, endroits sans parking, autres produits compétitifs), nous avons su nous établir modestement, mais sûrement sur quelques points de ventes régulières, notamment sur l'île d'Oléron et la banlieue de La Rochelle.

     Toujours se remettre en question et sans cesse considérer d'autres alternatives.

     Mais encore une fois, nous sentions que nous pouvions faire mieux, peut-être différemment, souvent en complément des acquis enregistrés.

     DEUXIÈME REMISE EN QUESTION: pendant deux ans, nous nous sommes lancés dans l'exportation des gambas vivantes. Mais certaines d'entre elles ...disparaissaient et d'autres étaient parfois ...maltraitées lors de leur transport (températures trop basses qui les tuaient lors de la livraison). Les responsables du transport reconnaissaient ces irrégularités et ne nous faisaient pas payer, mais nous ne pouvions pas contrôler cet état de faits.

     Nous perdions des clients à l'étranger ...qui nous appelaient furieux à 6h du matin (depuis leurs plateformes de redistribution) pour nous signaler les incidents !

     Nous avons ainsi arrêté tous ces transports lointains.

     TROISIÈME REMISE EN QUESTION: nous avons alors tenté d'intéresser Rungis pendant deux autres années. Mais les prix proposés pour nos crevettes impériales (livrées "vivantes"; élevage 100% naturel) étaient loin d'être satisfaisants par rapport à la qualité proposée. Il fallait aussi les remettre à des heures inhabituelles (2h du matin) afin de pouvoir sécuriser un maximum de fraîcheur.

     Nous leurs avons mentionné notre mécontentement et même menacé de les quitter. Ils ne nous ont pas crus, mais nous avons finalement arrêté. Dans les années qui suivirent, le Pavillon de la Marée (Rungis) a essayé encore plusieurs fois d'obtenir nos produits ...toujours au même prix. Nous n'avons cherché aucun compromis: c'était notre prix ou plus aucune livraison. Nous avons appris à les oublier.

     QUATRIÈME REMISE EN QUESTION: nous nous sommes ensuite tournés vers un secteur qui se disait prometteur ...la vente aux poissonneries et restaurants. Deux ans plus tard, nous faisions un amer constat: trop de prétextes pour dénigrer la qualité remise et des paiements beaucoup trop lents (après plusieurs mois, voire ...absents).

     Nous pourrions vous raconter bien des anecdotes dans certains quartiers huppés de Lyon (grands chefs), Versailles (le Carré), grand Paris (placeurs), etc. ...où le potentiel était bien réel, mais où des réseaux fort peu transparents ne nous permettaient point de travailler ...pour protéger les intérêts de certains déjà bien établis ! Nous avons ainsi tenté énormément d'opportunités pendant plusieurs années.

     Défendre ses intérêts et se faire accepter ...n'est pas toujours chose aisée ! Néanmoins, il ne faut jamais baisser les bras et se laisser déstabiliser par de telles pratiques et l'on doit même souvent s'affirmer pleinement lorsqu'on a de la marchandise pouvant intéresser les gastronomes !

     CINQUIÈME REMISE EN QUESTION: au vu du succès de beaucoup de producteurs, nous nous sommes alors tournés vers des marchés hebdomadaires, essentiellement bios et naturels. Rapidement, on a senti que les consommateurs s'intéressaient à nos produits et en redemandaient. Malheureusement, nous observions également de la jalousie et entendions des commentaires désagréables à notre encontre ...venant de professionnels déjà établis en ces lieux qui offraient des produits de mer identiques, mais ...congelés. Nous offrions cependant une niche spécifique sortant de l'ordinaire. En effet, très peu de fermes produisent en France métropolitaine des gambas "subtropicales" livrées "vivantes" !

     Une fois de plus, le milieu ne nous convenait pas et avons décidé de quitter la zone intérieure du périphérique de Paris. De toute manière, il y avait en plus beaucoup de problèmes de circulation et stationnement.

     Mais après avoir essayé bien des filières, vers quoi allions-nous nous tourner maintenant ???

     C'est à ce moment qu'il faut être "récursivo" ...comme on dit si bien en espagnol: trouver dans ses propres retranchements, la force de rebondir ...imaginer ...orienter sa recherche différemment ...autrement découvrir des alternatives nouvelles (innover) ...pour pouvoir sortir de l'impasse !

     SIXIÈME REMISE EN QUESTION: c'est en consultant certaines statistiques nationales et le Journal économique du net (pouvoir d'achat des familles, consommateurs gastronomiques, villes particulièrement actives) que finalement nous avons trouvé notre voie. Mais que n'avons nous pas essayé pour intéresser mairies et lieux-dits connus (parfois de renom) !

     Aujourd'hui, nous sommes un peu stabilisé, même si notre attention doit constamment se porter sur la pertinence de nos endroits de ventes en relation avec les lourdes dépenses de déplacement (plus de 1.000 Km par week-end) ! Mais il y a aussi des sacrifices à faire pour maintenir ces lieux: les absences familiales ! Ici, il faut bien-entendu aimer le contact avec les autres et avoir quelque habileté pour vendre. Mais dans les échanges cordiaux, on apprend aussi toujours l'un de l'autre ...ce qui nous enrichit autrement !

     Donc, vous voyez qu'il faut sans cesse être critique (tout en étant positif) et savoir remettre en question certaines habitudes ...afin de trouver une meilleure alternative.

     Apprendre de ses erreurs pour ne pas se voir pénalisé ultérieurement !

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* Confucius était un philosophe chinois. C'était un sage qui a vécu de -551 à -479 et a très fortement influencé la civilisation chinoise (discipline de vie, enseignement qui a donné naissance au Confucianisme devenu doctrine politique et sociale).

Quelle est le cinquième caractère du mot 46lagc20 ?

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