Recherche fondamentale versus recherche appliquée

Rédigé par Aquideas Aucun commentaire
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...EUREKA !!!

     Lorsqu'on parle de recherche fondamentale (comme en biologie), le chercheur ...ayant des idées dans un secteur spécifique ...tente une myriade de choses tout azimut. Il teste des alternatives pour développer des méthodes afin d'obtenir quelques résultats qui ne sont pas toujours évidents au départ. Puis, elles s'affinent et les résultats se précisent. Il constate alors si cela peut fonctionner, se développer ou aboutir à quelque chose d'intéressant.

     En principe, il reste indépendant de l'aspect "coût de revient" ou "potentiel économique", car ce type de recherche est la plupart du temps financé par des sources extérieures. Donc, il peut travailler sans se préoccuper de l'aspect "dépenses". Dans bien des cas, ces dernières sont à fonds perdus. Pourtant, ce sont bien certaines d'entre elles dans ce type particulier de recherche qui peuvent par la suite (parfois beaucoup plus tard) conduire à des applications rémunératrices (économiquement attractives) qui feront partie de notre vie quotidienne. Donc, la recherche fondamentale est essentielle pour trouver des voies nouvelles.

     Au contraire lorsqu'on s'oriente vers la recherche appliquée, elle doit impérativement aboutir à du concret, à quelque chose de directement exploitable (financièrement parlant). Est-ce que cette façon de faire ou cette méthode de fabrication peut être envisageable dans le processus industriel ? Améliore-t'elle certains éléments du procédé ? Si oui, est-elle rentable ? Peut-elle être rapidement applicable dans le commerce ?

     Ce type de recherche peut être l'apanage d'un team (groupe) de chercheurs ou faire l'objet du travail d'un inventeur isolé qui essaie de trouver une application plus facile à réaliser.

     Par exemple, dans l'amélioration qualitative des aliments pour poissons, ce dernier type de recherche est souvent stimulé par le secteur industriel lui-même. De par son auto-financement, elle doit pouvoir être mise sans tarder en pratique.

     Un autre exemple nous est donné par l'astuce de notre petit crochet pour ouvrir les huîtres (article publié en août 2018).

     En Amérique du Nord, l'auteur avait constaté que beaucoup d'institutions d'éducation supérieure s'impliquent énormément dans ce deuxième genre de recherche en partenariat avec l'industrie. Parfois, cette dernière ne souhaitent pas investir dans des laboratoires (bâtiments et équipement coûteux). Donc, elle va financer des recherches, par exemple à l'université ou dans un centre technologique, pour en retirer un objectif essentiellement pratique. Des conditions sont imposées, des restrictions sont émises et un résultat doit être produit ...que se soit à court ou moyen terme (plus rarement sur le long terme). Ceci lui permettra par la suite de mettre rapidement en place une stratégie et des applications rentables sur le marché.

     Il est évident que dans les deux cas, toute recherche est hautement dépendante des gens qui la mènent. En ce sens, le directeur d'études/d'investigation influence considérablement l'orientation à donner à cette recherche. Mais le chercheur lui-même peut aussi avoir des idées très intéressantes à développer. Souvent, tout deux ont des relations avec des spécialistes d'autres institutions qui réfléchissent à la question. Mais dans tous les cas, l'orientation de celle-ci est basée sur l'observation, l'intuition, la logique et/ou la recommandation.

     C'est le cas d'une récente et intéressante technique pour produire du "foie gras" sans passer par le gavage traditionnel ...un peu honteux ...pour ces pauvres volailles. Le procédé considère l'influence de quelques bactéries intestinales sur la maîtrise de l'assimilation de certaines graisses. Cette orientation est la résultante de deux influences complémentaires: (a) une tendance générale de l'opinion publique et (b) une recommandation de mécènes industriels ayant une politique intéressée afin d'aboutir à une solution mieux acceptée par les consommateurs.

     Souvent, le chercheur ne voit pas toujours très clair dans une première approche et doit s'appuyer sur l'expérience de celui qui le guide. Mais lorsque les idées se précisent, il est particulièrement important d'obtenir les "outils" adéquats pour pouvoir analyser et conduire une étude pertinente dans le but d'arriver à des conclusions plus claires.

     Malheureusement, il est bien des cas où ces importants "outils" ne suivent pas la demande du ou des chercheurs ...car encore inexistants, difficiles à obtenir ou tout simplement trop chers à se procurer. La recherche est alors en peine. De plus, il peut y avoir ...un différent (d'intérêts) entre maître et élève, ...une divergence de procédures, ...un manque ou une limitation volontaire de ressources pour arriver à un résultat. Pourtant dans bien des cas, l'étudiant paie de lourds droits pour mener sa recherche (du moins à l'étranger). En effet, cette dernière fait partie intégrante pour l'obtention d'un diplôme ou d'un certificat et les fonds récoltés (droits payés) doivent en effet servir au financement d'une bonne partie de sa propre recherche !

     Un exemple nous est donné par l'ingénierie génétique qui souhaitait palier aux accidents de transmission (gênes défectueux) ou simplement améliorer un patrimoine transmit aux générations suivantes. En 2012, deux chercheuses1 ont finalement décrit les "outils" pour découper (ciseaux moléculaires) certaines parties de la séquence (double hélice) de l'ADN renfermant les informations vitales pour répliquer des données de base du génome.

     C'est la raison pour laquelle il est important pour tout chercheur de détecter rapidement la pertinence et le réalisme de son futur guide (directeur académique) pour pouvoir réaliser ce qu'il souhaite réellement entreprendre. Ensuite, viendra l'évaluation des sources de financement proprement dites afin d'atteindre l'objectif. En général, cette fonction ressort plus de la responsabilité du directeur de recherche ou de l'institution dans laquelle le chercheur compte évoluer.

     Dans tous les cas, l'investigateur devra recevoir des supports et encouragements. En effet, pour obtenir des résultats, celui qui cherche sur le terrain (c'est-à-dire dans la nature et/ou au laboratoire) aura souvent un long parcours, jonché de difficultés, pour parvenir à ses fins !

     Tout le long de notre parcours professionnel, nous avons eu la chance de côtoyer beaucoup d'institutions où l'on menait des recherches ciblées fort astucieuses. Cela concernait non seulement le secteur des pêches et de l'aquaculture, mais également les domaines biologiques collatéraux concernant la nutrition, ainsi que les sciences vétérinaires et médicales. Invariablement, nous avons constaté que des responsables de recherche sortaient du lot ...de par leur vision, leur façon de mener la recherche, leur réalisme à anticiper bien des obstacles et la façon d'aborder les thèmes à analyser. Dans bien des cas, ces mêmes leaders (maîtres) avaient une expérience pertinente dans leur domaine provenant du secteur privé. Pour éviter de perdre trop de temps, l'intéressé (le chercheur) devra faire particulièrement attention à tous ces détails avant d'engager sa propre recherche !

     Mais ne croyez pas, les résultats d'une recherche peuvent aboutir soit à une conviction, soit à un rejet. Ils se voient "gratifiants" (positifs ...si l'on peut s'exprimer ainsi) s'ils aboutissent à une conclusion concrète qui encouragent à voir plus loin. Mais, ils peuvent également être "décevants" (...gatifs), s'ils permettent d'établir de ne plus s'orienter vers telle ou telle voie (ils participent néanmoins à une vision "positive" de l'investigation). Cela fait de toute manière partie de ce qui s'appelle la "recherche" !

     Il y a cependant des conditions à ne pas négliger pour entreprendre l'une ou l'autre recherche (ou les deux à la fois):

     (1) Elles sont directement dépendantes des ressources financières octroyées ...même si cela crée de l'emploi dans les centres de recherche.

     (2) La recherche n'aboutit pas toujours au souhait du mécène ...qui attend un résultat rapide pour un minimum d'investissement !

     (3) Rester intègre et accepter les résultats - tels comme ils viennent - sont très importants. Ces résultats ont parfois une grande répercussion sur celui qui finance la recherche et justifier une dépense industrielle n'est pas toujours évident à établir. Il est des cas où l'on constate des déviations pour prolonger les financements externes. On observe parfois des interprétations pas toujours réalistes basées sur des résultats statistiques dont on a ...éliminé (...) des chiffres ...pour pouvoir aboutir à une tendance ou orientation pré-souhaitée !

     L'impartialité doit rester de règle pour ne pas tromper les principaux intéressés ! Le chercheur ne peut en aucun cas se laisser influencer par des considérations externes (éviter tout parti pris) qui n'ont rien à voir avec les paramètres qu'il traite.

     (4) L'orientation à donner à la recherche doit également relever d'une certaine éthique à vouloir produire du beau, du correct, du naturel et de l'acceptable !

     Malheureusement à force de vouloir diversifier (la plupart du temps dans un but ...purement lucratif), beaucoup de produits peuvent devenir dommageables pour la santé à long terme. Et tristement lorsqu'on doit retirer ces mêmes produits du commerce (parce qu'enfin on réalise le danger qu'ils peuvent engendrer), il est déjà souvent trop tard pour beaucoup de consommateurs !

     Prenons le cas du secteur de la biotechnologie des aliments industriels (l'agro-alimentaire): il est intéressant de trouver de nouvelles saveurs, produire une texture unique ou encore réaliser une présentation originale. Mais ne massacrons pas, ni ne sacrifions la nature. Voyez la quantité de produits artificiels émis sur le marché, ...faisant l'objet d'intensives promotions publicitaires, ...aux prix souvent exorbitants et qui contiennent ...des nitrites, glutamates, colorants & saveurs artificielles et encore bien d'autres additifs (même sous forme de nanoparticules) ...qui sont fort peu recommandables pour notre santé !

     Malgré tout, la recherche est quelque chose de fascinant, surtout pour comprendre les nombreux et très complexes mécanismes de la vie.

     Prenez le cas de la médecine - Comment fonctionne notre cerveau ? Comment évolue une maladie pour pouvoir ensuite mieux la soigner ? Ou encore, comment agit le système immunitaire pour neutraliser les nombreux intrus qui pourraient abîmer notre organisme ?

     Beaucoup de ces particules font partie de l'infiniment "petit" et il faut des "outils" pour les observer et les interpréter... La recherche les crée !

     Prenez le cas du cosmos - Comment expliquer certaines influences et attractions entre planètes ? Comment démontrer l'existence des trous noirs ? Ou encore, comment découvrir des astres aux confins de notre galaxie ?

     Beaucoup de ces astres font partie de l'infiniment "grand" et il faut aussi des "outils" pour les découvrir et les analyser... La recherche les crée !

     Dans le monde des animaux marins - Comment détecter la façon de communiquer au sein d'une même espèce ? Comment observer un système de défense contre certains prédateurs ? Ou encore, quels sont les facteurs déterminants pour pouvoir reproduire certains poissons d'eau de mer ?

     Beaucoup de leurs comportements font partie d'un monde que l'on découvre de plus en plus grâce à de nouvelles méthodes et à des "outils" issus d'une technologie innovante ...qui sont fournis par la recherche !

     La recherche s'attaque à toutes ces inconnues, à tous ces problèmes et à certaines de leurs solutions.

     Mais conservons une démarche naturelle, saine et durable. Il y a des évolutions qui aideront, amélioreront et soulageront dans certaines circonstances. Toutefois, ne perdons pas de vue une certaine éthique de vie pour faire de notre planète quelque chose de viable pour les années à venir.

     Le fait de rentrer dans la connaissance pour pouvoir reproduire, réparer ou créer est quelque chose de captivant. Mais, cela peut aussi nous mener vers un environnement ou des situations de déséquilibre non souhaitables pour l'être humain. couvrir ce que l'on cherche est parfois un Graal, mais trouver le non recommandable peut conduire à des perturbations, complications et problèmes dont on se passerait volontiers !

     En recherche, il faut vouloir aller de l'avant en anticipant des aspects qui pourraient nous pénaliser dans le futur.

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     Ceci n'est qu'une réflexion de ma part ! Après la dernière guerre mondiale, l'industrie a été particulièrement ingénieuse dans bien des secteurs, grâce notamment au développement de la chimie et de ses nombreuses applications. Cependant pour rien au monde, il ne faudrait la détourner de la "nature" ...qui est peut-être plus long pour agir (encore que), mais qui n'abîme jamais ...si utilisée à bon escient !

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 1  Jennifer Doudna (américaine de Berkeley, University of California) et Emmanuelle Charpentier (microbiologiste française formée à Pasteur, travaillant alors à l'Université de Vienne).

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