Distribution des poissons et autres espèces en mer

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(Quelques définitions et exemples)

"Halieutique"

     Ce terme général fait référence à l'ensemble des disciplines ayant trait aux problèmes de la pêche (principalement en mer), c'est-à-dire à ce qui se rapporte aux sciences de l'exploitation des ressources vivantes aquatiques (biologie, diversité, environnement et pêche).

     Elle considère donc l'art et les techniques de pêche. Elle englobe aussi bien les formes artisanales et industrielles que celles de plaisance/loisir.

     Aujourd'hui, elle intègre également d'autres dimensions comme la gestion de la ressource pour un développement durable afin d'en déterminer la politique générale de pêche.

     Les termes ci-dessous ont été définis par une longue observation de ces pêches.

Espèces "pélagiques"

     Une espèce est appelée pélagique lorsqu’elle vit en pleine mer, entre la surface de l'océan et à une certaine distance du plateau océanique qui elle est occupée par des espèces vivant non loin du fond de la mer.

     Les poissons pélagiques ont une forme allongée ce qui leurs permet de se déplacer plus facilement. Lorsqu'ils sont jeunes, la plupart de ces poissons sont grégaires c'est-à-dire qu'ils vivent en groupe et nagent en bancs. Un banc est constitué de poissons de même taille (parfois formé de plusieurs espèces différentes). Récemment, on a découvert que l'efficacité de la technique de déplacement et, surtout, le temps extrêmement rapide de réponse pour changer la direction de ces bancs sont calqués sur des principes hydrodynamiques élémentaires, justement dus à l'uniformité de la taille et la proximité des poissons (comme "aspirés" dans le sillage des précédents).

     Lorsque ces poissons vieillissent, ils deviennent bien souvent solitaires.

     Le plancton qui se meut au gré des vagues est pélagique et peut se déplacer verticalement dans la colonne d'eau (voir la présentation graphique en début d'article). Les larves de poissons font partie du zooplancton. Certaines espèces sont pélagiques au stade larvaire et deviennent benthiques, c’est-à-dire vivant sur le fond, au stade adulte. C'est le cas de nombreux poissons plats, comme la sole.

     Parmi les espèces pélagiques, nous en trouvons de petites tailles comme l'anchois, le hareng, maquereau, mulet, saumon, poisson-volant, la sardine et la plupart des calmars, et de grandes tailles comme l'espadon, le thon et la plupart des requins.

Espèces "démersales"

     Les espèces démersales vivent près du fond de la mer sans y rester de façon permanente. De façon générale, on les trouve sur la plateforme continentale (profondeur non-abyssale), donc en zones côtières peu éloignées.

     Ces espèces sont très mobiles, mais très dépendantes du fond d’où elles tirent leur nourriture. Elles sont par conséquent plus exposées à la pollution des sédiments, à certains rejets en mer, aux zones d'anoxies1 et "zones mortes" (plus fréquentes près du fond) et au passage des chaluts2.

     Parfois, ces poissons portent au menton une paire de longs barbillons (ou rarement un seul) dont ils se servent pour fouiller la vase. C'est le cas de la morue (x2), du poisson-chat (x2) et tacaud commun (x1).

     Outre les poissons, la faune démersale comprend également des animaux invertébrés, comme des crustacés (langoustine, araignée de mer) et des céphalopodes (calmar, poulpe).

     D'un point de vue nutritionnel, les poissons démersaux contrastent avec les pélagiques en ce qui concerne le pourcentage d'huile trouvée dans leurs filets: seulement 1-4% pour les premiers, jusqu'à 30% pour les seconds !

     Parmi les poissons démersaux, on trouve l'aiglefin, le lieu jaune (pollack), bar (le loup), cabillaud (la morue), flétan (turbot du Groenland), grondin, merlan, merlu (colin d'Alaska), mérou, rouget, silure (poisson-chat), la dorade, limande, plie (le carrelet) et sole.

Espèces "benthiques"

     Ce sont les animaux et végétaux qui vivent fixés au sol ou qui se déplacent sur le fond marin. Ils trouvent leur nourriture dans le sédiment (benthos) et en dépendent donc pour leur subsistance.

     Les poissons qui vivent sur le fond de la mer ont certaines stratégies particulières pour capturer leurs proies: parfois, ils se tiennent en embuscade dans une anfractuosité ou sous des rochers; d'autres s'enfouissent dans le sable en attendant de surprendre un flâneur ou imprudent qui passerait par là (à cet effet, certains poissons plats adultes ont les deux yeux sur un seul côté de la tête pour mieux observer vers le haut lorsqu'ils sont en attente sur le fond de l'océan); d'autres encore agissent promptement sur le fond à la recherche de leur alimentation. Enfin, certaines espèces benthiques s’enfoncent dans le sédiment afin de se protéger de leurs prédateurs.

     La plupart de espèces benthiques possèdent des adaptations bien particulières pour vivre et se maintenir dans ces fonds où la pression de l'eau est conséquente. Chez beaucoup, la vessie natatoire3 est fortement réduite ou tout simplement absente. Pour d'autres, la forme du corps est aplatie.

     Toutefois, ces espèces du benthos (dont dépendent beaucoup de poissons, crustacés et mollusques) sont soumises à de multiples perturbations directes ou indirectes.

     Parmi celles-ci, il y a les pollutions marines d'origine terrestre ...générées par les activités humaines.

     C'est notamment le cas des rejets "chroniques" urbains (comme les eaux usées), agricoles (comme les engrais), aquacoles (comme les granulés non consommés4 et produits sanitaires5) et industriels (comme les médicaments et des minéraux toxiques).

     Cela peut aussi être le cas de rejets "accidentels", comme des marées noires (pétrole brut transporté par les supertankers) ou l'introduction d'espèces non-endémiques envahissantes.

     Il y a enfin des destructions physiques occasionnées par le chalutage de fond et la pêche à la drague6.

     Parmi les espèces benthiques, on trouve des poissons (comme la baudroie, raie et sole), des crustacés (comme le crabe, homard et la crevette), des bivalves (comme l'huître, la moule et coquille St. Jacques) et bien d'autres organismes comme des échinodermes (l'étoile de mer), vers polychètes, anémones et coraux.

 

     Références:

Commercial Fishing Methods, John C. Sainsbury, Fishing News Books Ltd, 1986

everipedia.org/wiki/lang_en/Demersal_fish/

fao.org

fr.wikipedia.org

ifremer.fr/peche

wikimonde.com/article/Grondin_%28poisson%29

www.ices.dk (ICES, International Council for the Exploration of the Sea)

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1 Carence d'oxygène.

2 Filet de pêche ayant la forme d'un très grand entonnoir, dont l'ouverture est maintenue par un ou deux chalutiers qui remorquent ce type de filet sur le fond ou entre deux eaux.

3 Organe permettant au poisson de monter ou descendre dans la colonne d'eau.

4 Concerne notamment l'alimentation des poissons dans les cages en mer : perte journalière de granulés qui passent au travers de la cage, se déposent sur le fond de la mer, provoquant un développement de bactéries aérobiques (qui consomment de l'oxygène) se transformant au bout d'un certain temps en un foyer de micro-organismes anaérobiques qui favorisent des conditions environnementales conduisant souvent à de la mortalité (cette perte en granulés/concentrés peut parfois représenter 30-40% de la ration journalière dans cette forme d'élevage).

5 Comme les antibiotiques, vaccins et désinfectants.

6 Sorte de râteau-piège grillagé (métallique, donc très lourd) que l'on traîne sur les plaines marines et qui sert à récolter essentiellement des coquillages, ainsi que quelques espèces animales enfouies superficiellement.

Quelle est le quatrième caractère du mot mva20 ?

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